Les succès plus ou moins avoués d'Iramuteq
Cécile Alduy et Stéphane Wahnich ont publié, au Seuil, "Marine Le Pen prise aux mots : Décryptage du nouveau discours frontiste", qui leur a valu les honneurs des médias publics et privés. On peut effectivement lire en quatrième une présentation très alléchante:
Pour la première fois, une analyse littéraire et statistique de près de cinq cents textes permet de mesurer très précisément l’originalité de cette nouvelle parole frontiste. Discours, éditoriaux, entretiens radio et télévisés des deux présidents successifs du Front national sont passés au crible d’un double traitement informatique et rhétorique afin de cerner au plus près continuités et différences.
La question pouvait se poser (et l'a été sur France Culture) : comment et avec quoi ces traitements ont-ils été faits? Les auteurs rechignent à y répondre. On sait qu'Hyperbase - de nos amis de Nice - a été largement utilisé. Mais un graphique, sur le site dédié à l'ouvrage, ne nous laissera quand même pas indifférents:
https://decodingmarinelepen.stanford.edu/le-double-discours-de-marine-le-pen-themes-words-meaning
Et dire que ça serait plus joli en cochant la case "communautés"...
C'est évidemment moins mystérieux pour le canular sociologique de Michel Quinon et Arnaud Saint-Martin. Mais il n'y a que Libération pour nous apprendre que des collègues de Montréal ont utilisé Iramuteq (avec lien sur ce site, s'il vous plaît) pour vérifier la proximité lexicale du faux article avec les autres articles de la revue:
Bien sûr, l'article du canular lui-même n'avait aucune raison de mentionner Iramuteq.
La textométrie gagne du terrain.
Décryptage du nouveau discours frontiste
Cécile Alduy, Stéphane Wahnich
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